Sculpture 

Passion, de la matière à l'émotion 

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Camille Claudel, 1864-1943

Ouverture du musée Camille Claudel le 26 mars 2017 à Nogent-sur-Seine.
sa vie son oeuvre quelques sources èvénements photos
(version simplifiée en néerlandais / Nederlands Drapeau des Pays-Bas)

Sa vie

L'histoire d'une folle passion, d'une désespérance poignante, d'un sculpteur qu'a fait connaître au grand public le film de Bruno Nuytten en 1988, 'Camille Claudel', dans lequel Isabelle Adjani joue le rôle de l'artiste.

8 déc.1864-1882 : l'enfance et l'adolescence, entre Villeneuve-sur-Fère en Champagne, où elle est née, et Paris, en passant par Bar-le-Duc et Nogent-sur-Seine, en suivant les promotions de son père, Prosper. Camille, ainée de Louise et Paul, manifeste très tôt son attrait pour le modelage avec la glaise. A Nogent, elle fait la rencontre d'Alfred Boucher. A Paris, Camille fréquente l'académie Colarossi, elle a 17 ans.
Quatre enfants dans la famille : Henri, mort prématurement, Camille, née le 8 décembre 1864 , est donc l'ainée de Louise, née en 1866, et Paul, né en 1868. La vie à la maison est tumultueuse, tout le monde se dispute. Ces tiraillements marqueront la vie de Camille : son père l'aime beaucoup, et l'aidera dans son choix artistique (très marginal pour une femme à l'époque), tandis que sa mère, ne comprendra jamais Camille et préfèrera toujours Louise , qui aura un destin de mère de famille. Très tôt, Camille manifeste son attrait pour l'art plastique, et met à contribution sa soeur et son frère, comme modèle ou comme assistant. A Paris, elle va louer son premier atelier au 117 rue Notre-Dame des Champs avec 3 étudiantes anglaises, dont Jessie Libscombe qui restera toujours son amie. Alfred Boucher dispense ses conseils aux 4 artistes, mais devant s'absenter pour un séjour en Italie, il demande à Auguste Rodin d'effectuer ses tournées, lui recommandant particuliàrement Camille. Nous sommes en 1881, et de là débute probablement sa recontre avec Rodin.
1883-1893 : épanouissement et passion : sa rencontre et son parcours avec Rodin... passionnée... débordante d'énergie créatrice...
Camille devient rapidement disciple de Rodin, puis sa collaboratrice et son amante, sans que Rose Beuret, sa compagne, s'en apercoive. Camille apprend beaucoup des rencontres créées par sa liaison avec Rodin, mais lui-même est transformé par sa relation avec Camille. A partir de 1884, la notoriété de Rodin va croissante. Il va soutenir financièrement Camille. Camille a son atelier, elle est indépendante. De 1887-1894, période troublante de fréquents voyages en Touraine, au chateau de l'Islette, à Azay-le-rideau : on parle de grossesse cachée, d'enfant placé en nourrice...De cette époque date 'La petite Chatelaine', un tràs beau buste d'enfant réalisé par Camille. Vers 1892, les relations du 'couple' sont se détériorer : Camille veut Rodin pour elle seule, exclusivement, mais celui-ci ne veut quitter sa compagne : relation ambigue, qui causera une blessure profonde à Camille.
1893-1913 : désespoir, errance : vers la destruction, l'anéantissement...
A partir de cette époque, Camille va progressivement s'éloigner du monde et finir par être misérablement seule dans son monde. La renomée et les succès de Rodin vont sans cesse croissant, alors que Camille a du mal à s'en sortir. Elle recourt fréquemment à l'aide financière de son frère Paul. Va s'installer progressivement, incidieusement, le mal qui va briser Camille : elle se sent spoliée de ses oeuvres, elle se sent espionnée, menacée. En 1913, on la trouve dans un etat de dénuement, de solitude, d'abandon, dans un atelier-poubelle insalubre, l'atelier qu'elle occupe depuis 1899, quai Bourbon, sur l'Île Saint-Louis; elle s'y est embarricadée... quelle tristesse, quelle souffrance de voir une si grande artiste s'éteindre de cette maniàre...
1913-1943 : éffacement : son internement... ses lettres à une mère qui ne semble pas l'entendre...
le 2 mars 1913 son père meurt ( elle n'est pas mise au courant), quelques jours après, sa famille obtient un certificat d'internement : le 10 mars, Camille est internée à Ville-Evrard, un an plus tard, à cause de la guerre, elle sera transférée à Montdevergues, près d'Avignon : il y restera jusqu'à sa mort , le 19 octobre 1943. Elle sera inhumée le surlendemain dans une fosse commune, le carré No 10, dit aussi "le carré des fous". Une stèle à la mémoire de Camille été errigée le 25 octobre 2008 au cimetière Montfavet. Dès son internement, un groupe d'amis, d'admirateurs, alertent les autorités, mais sans succès. Pendant ces années, elle aura la visite de son frère, d'amis; elle recevra des colis de sa mère à qui elle demandera souvent de pouvoir rentrer chez elle, sans succès. Elle se sentira toujours persécutée, menacée par 'Rodin et sa bande', se méfiant de toute nourriture de crainte d'être empoisonnée. Ses lettres sont touchantes, et l'on se demande comment une mère a pu être aussi insensible à son appel désespéré... Pendant ces 30 années, plus aucun désir artistique, l'effacement total...

La vie de Camille est vraiment touchante, tant c'est si proche de nous...

Son oeuvre

Mes préférées :
quelques commentaires glanés sur un guide de la Salle Camille Claudel, au musée Rodin : "
l'Age Mur (bronze 1898)
un premier projet (plâtre 1895) présentait ce groupe de 3 - vieillesse, age mur, jeunesse - de manière stable et immobilisée; la version definitive (1898) laisse au contraire le mouvement saisir toute la composition, s'amplifier suivant une diagonale et emporter les figures vers leur autonomie plastique et leur destin tourmenté : la jeune femme agenouillée, figure conçue antérieurement au groupe et connue sous le titre l'implorante, image de Camille au moment de sa rupture avec Rodin, est ici intégrée dans une composition plus vaste et dramatique; elle reste cependant isolée, ses mains ne parvenant plus à retenir celles de l'homme, comme dans la première version. Le contraste entre les figures, lisses et nues, au naturalisme exacerbé et les plis tourmentés des draperies, enveloppant la vieillesse à l'image d'une des trois parques, fait de ce groupe une allégorie du temps et de la mort
la vague (onyx, 1897-1902)
japonisante et symboliste, évoquant les vagues d'Hokusai et de Georges Lacombe comme la mer de de Bussy, la vague fait partie de 'ces petites scènes où sont notés (...) les mouvements de la vie' que Camille multipliera après sa rupture avec Rodin.
les Causeuses (1897) ou la confidence
cette petite scène est elle aussi tirée de l'observation du quotidien - intérieur d'un compartiment de train - évoque les estampes japonaises par sa composition.
la petite châtelaine (marbre 1895)
petite fille rencontrée lors d'un séjour avec Rodin au château de l'islette, près d'Azay le rideau, montre un visage inspiré, aux formes tendues, à l'expression dramatique.
persée et gorgone (marbre 1903)
après la séparation définitive avec rodin, l'oeuvre de Camille prend un caractère plus traditionnel et plus intime... Attitude victorieuse de Persée, le miroir au bout du bras, la tête de la gorgone (dans laquele on a pu voir un autoportrait de Camille ), le corps décapité gisant à terre, tous les éléments nécessaires à la comprehension de l'histoire sont ici réunis en une image claire et lisible, illustration parfaite du mythe.
vertune et pomone(1905)
la passion s'y exprime avec retenue à travers un équilibre parfait, bien loin du mouvement qui emportait les figures dans les tournoiements de la Valse (bronze 1893).
la vieille Hélène(1882-1905)
Giganti(1885)

Sources

Musées

Ouvrages

  • 'Camille Claudel', de Reine-Marie Paris, aux éditions Gallimard, 1984, que j'ai plaisir à relire.
  • 'Dossier Camille Claudel', de Jacques Cassar, aux éditions Archambaud, 1997; on y retrouve l'intégralités des archives : lettres, documents,articles de presse.
  • 'Camille Claudel', restrospective de l'oeuvre de l'artiste, Fondation Pierre Gianadda, 1990
  • 'le jour et la nuit de Camille Claudel', de Brigitte Fabre-Pellerin, aux éditions Lachenal&Ritter, 1988
  • 'Camille Claudel - Correspondance', Edition d'Anne Riviàre et Bruno Gaudichon, aux éditions Gallimard - Art et Artistes, 1988
On peut trouver ces livres à la boutique du musée Rodin ,
77 rue de Varenne - Paris 75007 - tel boutique 01.44.18.61.54
musée : tel 01.44.18.61.10 fax 01.45.51.55.38
site web : http://www.musee-rodin.fr

Evénements passés

Conférence Camille Claudel à l'auditorium du Musée des Beaux-Arts, Calais (département du Pas-de-Calais, 62)
présentée par Gunilla Lapointe
le mercredi 26 novembre 2014 à 18h15, entrée libre
Exposition Camille Claudel à La Piscine, Roubaix (département du Nord, 59)
en mémoire du 150ème anniversaire de la naissance de Camille Claudel
du 8 novembre 2014 au 8 février 2015

Pièce "Camille, Camille, Camille" au théâtre Lucernaire, Paris 6ème, 53, rue Notre Dame des champs, du 1er octobre 2014 au 22 novembre 2014, merveilleusement interprétée par Vanessa Fonte, Nathalie Boutefeu et Clémentine Yelnik - A VOIR !!!
Affiche Camille,Camille,Camille

Futur musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine futur musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine (Site du musée)
Exposition Camille Claudel à Sorgues
(département du Vaucluse)
Un événement exceptionnel : 19 bronzes de Camille Claudel, sont présentés à Sorgues jusqu'au 30 juillet 2011.
Du 3 mai au 30 juillet (Fermée le lundi 13 juin)
Informations pratiques
A Nogent-sur-Seine, le musée Dubois-Boucher présente
la plus grande collection d'oeuvres
de Camille Claudel.
(Site du musée)
Rétrospective : Exposition du 15 avril au 20 juillet 2008 au musée Rodin à Paris
C'est superbe...dommage pourtant qu'il y ait trop de visiteurs en même temps, et pour certaines oeuvres, trop peu d'espace qui leur soit réservé.
Bientôt, le "Musée Camille Claudel" verra le jour...à suivre !
du 9 au 31 juillet 2003, au festival d'Avignon, a été présentée la piàce :
"Camille Claudel, Etre Matiàre" d'Elie Briceno,
mise en scàne par Elie Briceno, avec Isabel B.
C'est une superbe piàce : on vit la lucidité de Camille, son travail sur la mémoire du temps où elle était, jusqu'au temps où elle n'est plus. Tràs belle interprétation : on y trouve force et vigueur, sensualité, doute et detresse. Les jeux de lumiàre sont en phase avec la transfiguration du personnage.
Cette piàce est une belle source d'émotions.
La Voix du Nord du jeudi 13 juin 2002 : On visite
Camille Claudel, l'énigmatique romantique
Jusqu'au 28 juillet 2002 : tous les jours sauf le lundi, mardi et mercredi, de 10h à 12h et de 14h à 18h. Musée des beaux-arts, 15 rue de l'Epée à Cambrai ( tel 03 27 82 27 90).
Catalogues : "Camille Claudel", 72p, 4,26 euro.
"Camille Claudel re-trouvée", catalogue raisonné, 640p, 46 euros.

Liens